Bienvenue dans le dossier spécial “Hypersensibilité”
Cet article s’inscrit dans une suite logique en 4 parties
autour de l’hypersensibilité émotionnelle.
(Pour lire les articles suivants, cliquez directement sur les titres.)
1. Mon hypersensibilité, mes émotions, mes emmerdes …
2. L’Hypersensibilité en 5 grandes caractéristiques
3. Hypersensibles, comment gérer ?
4. Hypersensibilité, et si c’était un cadeau ?
Bonus : La gestion émotionnelle de crise en 3 étapes !
TU.ES.TROP
Tu es trop sensible.
Trop fragile.
Trop susceptible ! Mais pourquoi ne peut-on jamais rien te dire ?
Pourquoi un événement banal aux yeux de tous, devient toujours un drame pour toi ?
Pourquoi un drame aux yeux de tous, devient un cataclysme pour toi ?
Au delà du compréhensible, tu es trop sensible.
Au delà des mots. Tu es trop.
Tu es trop réactive.
Trop à cran.
Trop stressée ! Pourquoi ce bruit t’a t il fait sortir de tes gonds ? Pourquoi une simple blague te fait-elle hurler ? Pourquoi te sens-tu autant excédée ?
Au delà du compréhensible, tu es trop sensible.
Au delà des mots. Tu es trop.
Tu es trop dans le mental.
Trop réfléchie.
Tu penses trop ! Mais pourquoi ce cerveau ne peut-il pas se taire 2 minutes ?!
Juste deux … toutes petites … minutes … de calme. Le silence.
Était-il vraiment nécessaire de visualiser ce scénario dramatique juste avant de dormir ?
Au delà du compréhensible, tu es trop sensible.
Au delà des mots. Tu es trop.
Tu es trop expansive. Trop rapide. Trop intense.
Tu ris trop fort, tu parles trop fort.
Tu prends trop de place ! Mais pourquoi une histoire drôle pour certains devient-elle hilarante pour toi ? Au point d’en pleurer de rire et parfois même de t’étouffer …
Pourquoi un événement joyeux pour eux, est-il pour toi une euphorie grisante et brûlante ? Tu voudrais hurler, sauter, chanter, danser … Une euphorie qui t’émeut aux larmes et te fait tourner la tête ? Pourquoi ?! Hein ! Pourquoi ?!
Au delà du compréhensible, tu es trop sensible.
Au delà des mots. Tu es trop.
TOUJOURS.TROP
Tu es trop calme.
Trop renfermée.
Tu es trop sombre. Ce serait tellement plus simple de savoir être “juste”. De savoir juste “être”.
De savoir faire l’équilibre. Ce serait tellement plus confortable si personne ne me voyait… Je ne serai jamais “trop” … Comment pourrais-je bien disparaître, si ce n’est en me cachant à l’intérieur de moi ?!
Peut-être que si je ne suis plus “trop” je serai plus facile à vivre ?
Peut-être que si je ne suis plus “trop” je serai plus facile à aimer ?
Alors, je ne vais plus être trop !
Et voilà comment je suis devenue … Rien.
TU.N’ES.PAS.ASSEZ
Fatalement, lorsque nous sommes trop aux yeux des uns, nous devenons pas assez aux yeux des autres.
Qui a décidé un jour que c’est l’hypersensibilité qui n’était pas “normale” ?!
Peut-être que ne pas être anesthésié à notre environnement est en fait un vrai super-pouvoir !
Pas assez légère
Pas assez blindée
Pas assez calme
Tu ne prends pas assez de recul
Tu n’es pas assez concentrée
Pas assez normée
Pas assez stable
…
La liste peut vite devenir interminable …
Personne n’a le droit de dire ce qui est TROP ou PAS ASSEZ. C’est une notion très subjective. Par rapport à qui ? à quoi ? qui fixe les règles ? sur quels critères ?
MON HISTOIRE
J’ai essayé de toutes mes forces de me conformer à mon environnement !
Au prix de mon équilibre mental, je n’ai même pas 40 ans que j’ai déjà plusieurs périodes de profonde dépression au compteur.
Je vous raconte d’ailleurs l’un de mes burn-out, de l’intérieur,
dans un article dédié accessible avec le bouton ci-dessous :
En plus d’être une enfant hypersensible, j’ai vécu l’abandon paternel à l’âge de 10 ans. Ce drame de mon enfance a décuplé mon besoin maladif d’être aimée et d’obtenir de l’attention.
C’était pour moi un objectif de vie en soi … Surtout-ne-plus-JAMAIS-être-abandonnée !
J’étais donc une proie parfaite pour la honte, la culpabilité, le manque de confiance en soi, la sur-adaptation et finalement la transparence …
Puis j’ai rejeté complètement les schémas qui m’étaient imposés.
Je suis entrée dans une rébellion sourde et intense, animée par un profond sentiment d’injustice.
Pourquoi n’avais-je pas le droit d’être juste Moi ?
Plus récemment, à la suite de plusieurs drames personnels et chocs émotionnels importants j’ai tout remis à zéro !
Reset.
Restart.
Et j’ai cherché un équilibre entre les deux. Mon équilibre.
Le travail a été long mais j’avais qu’une idée en tête … maintenir une forme stable de sérénité dans ma vie.
Ce n’était plus négociable.
“Ma sérénité n’est plus négociable”
Et j’ai alors tenté d’apprivoiser ma différence.
D’apprivoiser mes fonctionnements.
D’apprivoiser mes réactions extrêmes.
Mes tsunamis émotionnels.
Plus que de les apprivoiser, j’ai choisi de les aimer.
Et j’ai réorganisé mon environnement direct. Matériel, relationnel et énergétique.
J’ai posé mes limites.
D’abord comme un instinct de survie … puis est venu le temps où j’ai désencombré en conscience !
Je ne dis pas que cela a été simple et que le chemin était linéaire et sans embûche.
Le principe du 3 pas en avant 2 pas en arrière est universel,
il est devenu mon mantra à cette période.
Le principal étant qu’à la fin de l’équation nous ayons fait un pas en avant vers soi.
Et le respect de ses besoins.
J’ai renoncé à des relations amicales déséquilibrées, j’ai recadré des relations familiales toxiques et pris beaucoup de distance, j’ai renoncé à une intense histoire d’amour que la passion dévorait de l’intérieur…
Choisir c’est renoncer.
Cette période a été un énorme challenge pour moi. Challenge sur moi.
J’ai passé des années à me sur-adapter pour être aimée … et du jour au lendemain c’est moi qui décide de sortir des gens de ma vie …
Il m’a fallu faire un énorme effort de lâcher prise et d’amour de soi pour y arriver.
Oui, à cette époque encore, l’amour de soi était un concept très abstrait dans mon esprit. C’était vraiment un effort.
Et j’ai donc choisi de garder les personnes qui apaisaient mon environnement direct.
Je sais que les gens que je côtoie ont une influence positive sur moi.
Et moi sur eux.
Que la bienveillance est un fondement non-négociable dans mes relations.
Moins mais mieux
Ces relations sont moins nombreuses
mais l’intensité et la profondeur ont pris du volume.
Ce qui m’a le plus aidée, a été d’accepter de faire le deuil de mon moi sur-adapté, résistant et “normé”.
J’ai lâché tout ça … J’ai accepté d’être différente.
Et d’avoir des besoins et des limites différentes.
Lorsque mes sens sont en hyper-stimulation (je vous en parlerai dans le prochain article) je perds tout contact avec la réalité…
Cela peut être interprété comme des moments de panique, de l’hystérie, de la paranoïa … Je m’imagine des scénarios catastrophes tous plus tragiques les uns que les autres … Je les vis de l’intérieur comme s’ils étaient réels, je ressens toutes les émotions liées à ces événements comme si j’y étais… Puissance 1000 par rapport à quelqu’un d’une sensibilité classique.
Dans ces cas-là j’ai plus que jamais besoin de bienveillance.
J’ai 4 stratégies de désamorçage quand je sens les crises monter. C’est mon auto-bienveillance, et ça fonctionne plutôt bien !
Un bain de forêt
Un bain dans le noir
Un repli sur moi avec une bougie et un livre
Un câlin silencieux
Apaiser mon mental, faire baisser l’hyper-stimulation, reprendre en mains la gestion de mes émotions.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je suis très fière du chemin parcouru !
Je me sens en paix avec moi. Je me sens en paix avec mon passé. Je me sens en paix dans mes relations. Je me sens en paix avec mes émotions.
Je les vis toujours … hypersensible un jour … hypersensible toujours !
Mais elles ne me font plus sombrer. Je ne subis plus.
En parallèle, je donne à mon entourage l’occasion de voir autre chose d’un hypersensible et de constater les qualités de ce super-pouvoir.
Et dans ma vision de Graine Peace, c’est très exactement, vers cette sérénité là que j’aimerais vous accompagner !
Que vous ne soyez plus jamais trop.
Ou pas assez.
Que vous soyez libres,
Libres d’être vous,
Libres d’être vivants,
Libres d’être vibrants.
Vous êtes juste assez.
Dossier spécial “Hypersensibilité”
Cet article s’inscrit dans une suite logique en 4 parties
autour de l’hypersensibilité émotionnelle.
(Pour lire les articles suivants, cliquez directement sur les titres.)
1. Mon hypersensibilité, mes émotions, mes emmerdes …
2. L’Hypersensibilité en 5 grandes caractéristiques
3. Hypersensibles, comment gérer ?
4. Hypersensibilité, et si c’était un cadeau ?
Bonus : La gestion émotionnelle de crise en 3 étapes !
10 Commentaires
Un grand merci pour ce texte ! À 39 ans j’ai enfin accepté mon hypersensibilité. Comme un animal, je l’apprivoise, petit à petit et en découvre les richesses aujourd’hui. Sans ma grande empathie, je n’aurais jamais su écouter la personne qui est aujourd’hui mon conjoint. Parce qu’il a une “maladie mentale”, je devais selon mon entourage toujour “faire attention”. Une sur-protection qui m’a étouffée pendant des années. Une personne n’est pas définie par sa maladie. Grâce à un organisme du nom de SAVS (Service d’ Accompagnement à la vie Sociale) j’ai appris à voir la personne avant sa pathologie. Aujourd’hui, je suis heureuse.
Un grand MERCI pour ton témoignage Claire ! Je ne connaissais pas ce genre d’organisme mais je vais me renseigner, ça m’intéresse beaucoup. Une personne de m’entourage est confrontée à cette situation et absolument pas soutenue !
Plein de bonnes choses pour la suite de votre histoire <3
Des mots sur mes maux.
Ou comment expliquer ce que je suis, ce que je ressens à des personnes lambda qui ne comprennent pas.
merci ‘merci merci du fond de mon moi qui est trop et pas assez
Stephanie,
J’accepte avec plaisir tes remerciements du fond de toi qui EST JUSTE ASSEZ <3
Avec tout mon amour,
Gaëlle
Je dirai du grand toi, du vrai, du qui fait du bien, du qui nous fait dire qu’on n’est pas seul au monde et qu’on naît pas seul au monde !
La famille n’est pas toujours de sang et je suis heureuse que tu fasses partie de la mienne.
@toi, jeune femme, “Trop ou pas assez” qui cite la ligne verte… je suis “Trop ou pas assez” moi aussi, j’ai eu moi aussi des passages compliqués…. j’ai envie de te dire de croire en toi… je pense comme Gaëlle qu’on peut “sortir de cette spirale”…. Et s’il m’arrive de pleurer parfois encore sous la douche, ça n’est pas pour pisser moins 😉
Merci Gaëlle de ce partage 💞
Je suis tellement heureuse de te compter dans la mienne aussi <3 #lesminions4ever
Je t'embrasse bien fort
Gaëlle
Ce texte esr super Gaëlle, c’est bien écrit, c’est touchant, c’est personnel et universel à la fois 😉
Je t’admire !
Merci Chloée <3 J'ai longtemps hésité à l'écrire ... et puis les mots sont tombés d'eux même !
Je t'embrasse,
A très vite,
Gaëlle
Bon rebelotte….
Tu m as encore fait pleurer…..
Un peu, hein…!
Tu es ” trop” comme moi, jusqu’à la “perte” de ton père… Le mien est mort à mes 10 ans (également).
Oui, jusqu a mes 20 ans “pleure tu poussera moins”… J ai réellement entendu cette phrase par ma grand tante qui m à élevée (née en 1915), ma mère m ayant lâchée à l age de 2 ans.
Puis ensuite, pour certains, je suis devenue “une pleureuse” !
bon, à 40 ans on a découvert que je suis maniaco-dépressive, doublée d une hypersensibilité….
Trop de similitudes pour je les répète
Regarde moi…. C est moi !
Tes douleurs les miennes
Tes angoisses sont les miennes
Tes mots sont les miens
Mais je n en suis pas encore sortie
Souvent je me sens bizarre (et on me le dit)
Fatiguée d être autrement
Oui, d être trop
De n être pas assez…
Envie de disparaître….
À 18 ans, pendant une courte période, devenue anorexique
Puis…. Boulimique à 35……
Maintenant obèse…..
Encore TROP…..
Toujours à pleurer du malheur des autres
De l environnement qui disparait
Des pauvres qui forment dans la rue
De tout en fait….
Je suis fatiguée Patron
Fatiguée…
Je suis fatigué patron, fatigué de devoir courir les routes et d’être seul comme un moineau sous la pluie… Fatigué d’avoir jamais un ami pour parler, pour me dire où on va, d’où on vient et pourquoi… Mais surtout je suis fatigué de voir les hommes se battre les uns contre les autres, je suis fatigué de toute la peine et la souffrance que je sens dans le monde…”
(La Ligne Verte, John Coffey.)
😘
Wahooo je suis très touchée par ton témoignage et tes mots Clotilde ! Droit au coeur !
Et La ligne Verte est un véritable chef d’oeuvre ! J’ai beaucoup pleuré devant ce film …
Je t’envoie tout mon amour, je suis la preuve qu’on peut sortir de la spirale, si j’ai pu, tu pourras ! J’ai confiance en toi <3
Gaëlle